Histoire de la mode, les années 1920 et le début du glamour sur les podiums qui revient à la mode d’aujourd’hui

Publié le : 28 juillet 20208 mins de lecture

Dans les années 1920, les premiers défilés de mode sont nés avec la musique et Coco Chanel a inventé la robe fourreau, ce sont des années pleines de créativité dans le monde de la mode.

 

L’ élégant 2020 passe à toute allure mais n’oublie pas l’héritage de l’avant-garde des couturiers du siècle dernier. Si l’on compare la mode des années 1920 du début du XXe siècle avec celle des vingt nouvelles années, on retrouve des similitudes, les concepts de base développés par les grands tailleurs du passé et désormais intégrés dans l’ADN de la mode. Mais quelles sont les circonstances et entre les mains de ceux qui ont amorcé la grande transformation qui a contribué à moderniser la mode entre la belle époque et le premier grand conflit? La curiosité nous pousse à travers les pages de l’histoire pour comprendre et donner un visage aux personnages clés qui ont influencé la mode des années 20 d’hier et d’aujourd’hui.

Le charme de la mode des années 20

1900 marque un moment important pour la mode française. Pour la première fois, un espace est aménagé dans le Pavillon de l’Elegance dédié aux créations de luxe des plus grandes maisons de couture de l’époque, au sein de la Grande Exposition Universelle de Paris.

Une vraie nouveauté. La mode est finalement sortie des ateliers poussiéreux pour être exposée non plus à un petit cercle de clients mais à un public beaucoup plus large (équivalent à un salon ou une présentation aujourd’hui). Pour la maison, c’est une occasion unique de présenter la grandeur française en termes de style. Il y a beaucoup de tailleurs brillants qui participent à l’événement avec leurs créations se faisant remarquer par les dames de la haute société (les seules qui pouvaient se permettre des vêtements aussi chers). À commencer par Charles Frederick Worth, tailleur de l’impératrice Eugenia, il est responsable de la création de la Haute Couturepour son goût et le luxe extrême de ses créations. Madame Paquin, qui en plus de concevoir le premier spectacle avec musique en 1906 fut la première femme à s’implanter dans un milieu auparavant masculin, à tel point qu’elle fut élue présidente des Grandes Esposition Universelle de Paris. Et puis, Doucet, avec ses créations fluides et ses broderies précieuses, Redfern, son premier costume, Jeanne Lanvin la première à diversifier les collections pour chaque tranche d’âge; Vionnet invente la coupe diagonale et la robe drapée. Ce sont quelques-uns des noms les plus prestigieux de l’époque.

Mais la figure la plus avant-gardiste, qui a projeté la mode rapide, était sans aucun doute Paul Poiret. C’est lui qui refuse la forme rigide en S ou le buste tendu vers l’avant pour l’utilisation de corsets infernaux, se resserrant au centre et se terminant vers le bas par une ligne plus large. Parfois ils s’ajoutaient aux mises déjà trop volumineuses, aux cols hauts amidonnés et à une crinoline pour obtenir un dos plus volumineux.

Une vraie révolte contre le bustier qui voit Poiret en première ligne. C’est le mérite d’avoir libéré la femme de cet accessoire inconfortable en inventant la ligne vague (vague, qui tombe tout droit de la poitrine, ce qu’on pourrait aujourd’hui appeler la robe tunique ou dans une version plus sexy la robe jupon ).

Le génie et l’innovation de Poiret ne s’arrêtent pas là! La créatrice introduit les manteaux kimono, les formes caftan, les pantalons turcs, l’or et l’argent, le goût des couleurs vives (jusque-là, le violet et la bluette étaient utilisés dans les collections). Grâce à lui, des couleurs comme le rose et le jaune ont été introduites, les imprimés, souvent réalisés par l’ami artiste Raoul Dufy, inventent la capuche qu’il insère dans ses collections, abaisse les décolletés et va plus loin quand il crée une élégante robe de soirée avec un écart vertigineux sur le devant (un choix audacieux à l’époque)!

Via le bustier, la femme pouvait porter une mode plus libre, lui permettant également une plus grande agilité dans le mouvement. Les silhouettes les plus fluides deviennent de plus en plus populaires même lors d’occasions officielles comme les courses de chevaux à Longchamp ou à Ascot.

À consulter aussi : La mode des années 20 et Coco Chanel

La mode des années 1920 revient aux défilés de mode 2020

La liberté retrouvée affecte également les coiffures. Au début du XXe siècle les Gibson Girls (illustrées par la main de Charles Dana Gibson) représentent une image de jeunes femmes, indépendantes et sûres d’elles, elles ont les cheveux froncés, avec un effet doux et échevelé. Poiret introduit à la place des turbans, plus portables au lieu des chapeaux exagérés de l’époque. Au milieu des années 1920, les Flappers, les moins conventionnels et rebelles, adoptèrent la coupe masculine. Des coiffures similaires peuvent encore être vues sur les podiums aujourd’hui.

En 1910, les Ballets russes se produisent à Paris, les costumes de scène sont opulents et inspirés de l’Orient. Poiret en a été fasciné et ramène habilement l’orientalisme dans ses collections. Il avait l’habitude de porter ses créations à sa femme Denise modèle et égérie préférée. À manches longues et élancée, sa silhouette était plus alignée sur les modèles esthétiques d’aujourd’hui mais décidément sur la bonne voie avec les modèles de l’époque qui voyaient la femme la plus robuste.

l faut avouer Poiret même une expérimentation trop stylistique de la ligne d’abat-jour reprise des années plus tard par d’autres stylistes dans les années 60 ou de modèles audacieux mais très modernes comme la combinaison datée de 1927, la jupe entravée (droite mais serrée aux genoux qui forçait la femme marchant à petits pas (il va sans dire qu’elle n’était pas exactement un best-seller).

En 1912, Poiret parcourt l’Europe et se rend même à New York. C’était aussi un homme de marketing et un excellent communicateur. Il a été parmi les premiers à voyager avec son groupe de mannequins dans différentes capitales du monde et à présenter ses collections (ce que l’on appelle aujourd’hui les troncs show), à concevoir un destin d’extensions de marque (exactement comme certaines Maison aujourd’hui) en signant son premier parfum Nuit Persan en plus des accessoires d’ameublement. Il nourrit sa notoriété en créant des liens forts avec certaines célébrités de l’époque, ses clients, comme la danseuse Isadora Duncan et Mata Hari.

La modernisation de la mode a eu une forte impulsion sous la brillante direction de Poiret et un peu plus tard avec Coco Chanel . Ce dernier, en 1926, crée la petite robe noire qui deviendra le vêtement le plus culte de l’histoire de la mode en plus d’être le premier vêtement produit et distribué à grande échelle.

Deux siècles en comparaison, mais les icônes d’hier survivent et les visions brillantes sont fondées par osmose, car la créativité est circulaire, intemporelle. Ce n’est pas un hasard si les années 1920 du début du XXe siècle continuent d’influencer les pistes des vingt nouvelles années ..

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